Mon grand-père était déjà fermier, raconte Xavier en nous emmenant dans ses champs. J’ai rejoint l’exploitation de mes parents Régis et Françoise en 1989 et je m’en occupe depuis 1997 avec mon frère Frédéric.
Xavier Morel, le maraîcher du marais audomarois
Audomarois depuisTOUJOURS
De père en fils
“Clairmarais, Chemin du Grand Brouck.” Pas de doute, nous sommes au cœur du marais audomarois. “Brouck, Broucq, ou Broucque, ça veut dire le marécage !” sourit Xavier Morel. En ce mois de juillet, la culture du chou-fleur bat son plein. “Mon grand-père était déjà fermier, raconte Xavier en nous emmenant dans ses champs. J’ai rejoint l’exploitation de mes parents Régis et Françoise en 1989 et je m’en occupe depuis 1997 avec mon frère Frédéric.” Pourtant il avait fait des études de comptabilité. Pourquoi est-il revenu ? “Pour l’amour de la terre, même si c’est un métier difficile que les jeunes ne veulent plus faire. ”
Un métier qui évolue
Sur les terres de Xavier, une grue lui permet d’entretenir les watergangs. Il est loin le temps de la baguernette, l’outil qui servait à curer les marais. “Les cultures se sont mécanisées, raconte Xavier. J’ai vu mon père charger les caisses de choux-fleurs sur son bacôve. Autrefois, on faisait tout à la main, même le repiquage des plants un à un.” Les plants, ce sont ceux des fameux choux-fleurs qui font la réputation de Saint-Omer. C’est la culture principale de Xavier avec le céleri-rave. Il cultive également des carottes et des petits légumes. “ Ah ça, vous n’allez pas mettre du blé dans le marais ! Il ne veut que le chou-fleur. C’est un terrain très organique, tourbeux. C’est sûr, on ne manque pas d’eau !” Car il est un peu maître de son eau, ses watergangs étant directement reliés au canal de l’Aa. “Ce sont un peu comme des mini-polders hollandais.”
Les marchés pour acheter vos légumes
Un paysage extraordinaire
C’est un paysage de cartes postales, entre ciel et eau. Les bandes de terre maraîchères, les lègres, sont parcourues de canaux, les watergangs.
Des camaïeux de verts de toutes les nuances s’étendent à perte de vue. Au loin, la tour du vieux moulin de la ferme du Zuidbrouck acquise par le Conservatoire du littoral. Datant de 1870, c’est lui qui gérait les eaux autrefois, roi des prairies humides. “Oui il est beau ce coin, c’est pas l’usine, c’est pas la ville ! Tôt le matin, on voit parfois des sangliers et des chevreuils passer.” Xavier aime aussi prendre son bateau pour chasser dans le marais. Son escute, la barque en bois traditionnelle, est toujours bien présente dans le Zieux, la voie d’eau qui passe dans ses terres.
La culture du chou-fleur
Les plants donnent au bout de deux mois et demide beaux choux-fleurs au coeur bien blanc. Le travail de la récolte commence tôt le matin, à la fraîche. Il faut écarter les feuilles qui protègent les belles pommes blanches. “Et surtout bien les replier pour protéger le chou-fleur du soleil, s’il n’est pas encore prêt à être récolté”, précise Xavier. Puis couper le chou fleur, enlever les feuilles et le poser sur le tapis roulant qui les mènent à la remorque du tracteur où ils sont immédiatement conditionnés. “On plante des choux-fleurs de mars jusqu’à mi-juillet en moyenne. Et, on coupe tous les trois jours, de fin mai jusqu’au 15 octobre. ” Sa production s’élève à 150 000 têtes /an. S’il la réserve en totalité à la coopérative SIPEMA, vous trouverez à Clairmarais et sur la route de Saint-Omer de nombreux étals de vente de légumes du marais.