9 églises de nos campagnes qui valent le détour

Un patrimoine religieux unique

Quand nous pensons au patrimoine religieux dans le Pays de Saint-Omer, les premiers édifices nous venant à l’esprit sont les plus imposants comme la cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer ou encore la collégiale Saint-Pierre d’Aire-sur-la-Lys.

Pourtant, n’oublions pas toutes ces jolies petites (voire grandes) églises en nombre sur notre territoire. Si certaines sont méconnues, d’autres classées aux Monuments historiques ont une histoire importante ou des anecdotes étonnantes. Aventurez-vous ici sur ces églises qui ne manquent pas de charme en dehors des sentiers battus.

La brique rouge du nord

Église Saint-Jacques d'Enquin-lez-Guinegatte

Nous commençons avec une église assez particulière puisqu’elle a été reconstruite en brique rouge en 1960 après sa destruction par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale.

Cette église d’après-guerre dénote dans le paysage même si la brique rouge est l’un des matériaux emblématiques du Nord Pas-de-Calais. Elle a réussi néanmoins à conserver sa cloche en bronze fondue par Beaudoin et Jussaud en 1776, et classée en 1943 au titre des objets mobiliers des Monuments historiques.

Église Saint-Jacques Enquin-lez-Guinegatte

La flèche dans le ciel

Église Saint-Martin d’Esquerdes

On est tout de suite frappé par ce clocher avec cette flèche qui paraît démesurée par rapport au corps de cette église. Cela s’explique par une raison très simple : la flèche a été ajoutée par l’influence du nouveau style gothique apparaissant dans les siècles suivant sa création du milieu du XIIe siècle. L’église Saint-Martin est une des rares églises du Pas-de-Calais datant de la transition entre l’âge roman et l’âge gothique.

Les aménagements gothiques ne sont pas étrangers à la présence des seigneurs d’Esquerdes, parmi lesquels l’illustre Philippe de Crèvecœur, chevalier de la Toison d’Or, dont le château situé en face dresse encore sa tour du XVe siècle.

Désormais sur le parcours de la via francigena, elle ravit tous les marcheurs et pèlerins qui redécouvrent cet édifice et ce riche passé.

Tous les styles en un

Les trois clochers de Mametz

Ce n’est pas une église mais trois églises sélectionnées. Difficile de les départager entre elles mais elles ont la particularité d’être sur un joli sentier de randonnée : le sentier des trois clochers.

Ce sentier de 15 km vous permettra de découvrir les trois villages qui valent à Mametz son surnom de Village aux Trois Clochers. Ainsi l’église Saint-Vaast à Mametz, l’église Saint-Quentin du hameau de Marthes et l’église Saint-Honoré de Crecques permettent de visualiser sur un seul parcours presque tous les styles architecturaux.

Église Saint Honoré Crecques 2010 Mametz

Église Saint Quentin Marthes 2010 Mametz

Église Sainte Colombe Baptisphère 2010 Blendecques

Le vaillant Jehan de Terline

Église Sainte-Colombe de Blendecques

Esthétiquement déjà, l’église Sainte-Colombe, construite entre 1858 et 1870, est un édifice mêlant subtilement le néo-roman et quelques éléments gothiques : clocher pointu, croisée d’ogives, etc…

Le véritable trésor est un magnifique mobilier sculpté datant du XVIe siècle et provenant de l’abbaye des Dames de Sainte-Colombe ainsi qu’une stèle en hommage à son héros aviateur de la Grande Guerre, Jehan de Terline, né en 1892 à Blendecques.

Le jeune combattant, né le 21 juillet 1892 à Blendecques, entre en 1914 au Neuvième régiment de cuirassiers.

Devenu habile aviateur, il remporte deux victoires en 1916 mais c’est la troisième qui le fait passer à la postérité. Le 27 juillet 1916, à court de munitions, il choisit délibérément de fondre sur son adversaire, un albatros allemand, qui effectuait d’importantes missions photo. Après la collision et une chute vertigineuse, l’équipage allemand ainsi que le vaillant aviateur meurent dans le crash. Cet abordage volontaire sera perçu comme un acte de grande bravoure et vaudra au Blendecquois la gloire à titre posthume.

Patrimoine et randonnée

Église du Sacré-Cœur de Tilques

Encore une jolie église au bord d’un sentier de randonnée, me direz-vous ? Oui mais celle-ci est le point de départ et d’arrivée d’une des plus jolies randonnées du territoire : le Lansbergue.

Sentier au cœur du marais Audomarois, le Lansbergue mêle nature et patrimoine avec l’église du Sacré-Cœur et son style néogothique.

L'orgue resplendissant

Église Saint-Médard de Tournehem-sur-la-Hem

Rebâtie dans la tradition gothique aux XVIIe et XVIIIe siècles, l’église Saint-Médard possède un mobilier exceptionnel, dont un orgue qui date du XVIIIe siècle et un ensemble de huit panneaux peints sur leurs deux faces qui représentent la Passion du Christ et quelques scènes complémentaires où figurent les saints François, Grégoire et Jean.

Elle est également reliée à la grande Histoire de France par sa création voulue au XVe siècle par Antoine de Bourgogne, dit le Grand Bâtard de Bourgogne, personnage emblématique de l’Histoire de France.

La doyenne

Église Sainte-Pétronille d’Acquin-Westbécourt

Datant selon toute probabilité du XVe siècle, Sainte-Pétronille est une église de style gothique appartenant à l’abbaye Saint-Bertin avec pour seul héritage la cloche Guérardine sauvée de la Révolution. Elle disposait de quatre cloches dont celle dédiée à Gérard d’Haméricourt, premier évêque de Saint-Omer. L’édifice, tout comme la ferme voisine, ont été bâtis avec la craie extraite des coteaux d’Acquin. Sainte-Pétronille est certainement donc l’église la plus ancienne du pays de Saint-Omer.

Le rendez-vous des marins

Église Saint-Omer de Merck-Saint-Liévin

L’église Saint-Omer de Merck-Saint-Liévin est une des plus belles églises de l’Artois. Brûlée en 1638 par les troupes françaises puis pillée en 1710, et endommagée durant la Première Guerre mondiale, elle possède une magnifique flèche à crochets ajourée élevée au XVIe siècle.

Sa particularité est d’être surtout un lieu de pèlerinage des marins pour vénérer les reliques de l’Irlandais saint-Liévin. En effet, chaque année, le premier dimanche de juillet, la messe est célébrée en mémoire de saint Liévin en présence des matelotes et matelots boulonnais notamment, et avec la traditionnelle distribution du pain béni. Le culte de saint Liévin a débuté au cours du XVIIe siècle.

La fontaine de jouvence

Église Saint-Michel de Roquetoire

Située au cœur d’un Village Patrimoine entre les villes d’Aire-sur-la-Lys et Saint-Omer, l’église Saint-Michel de Roquetoire se laisse surprendre derrière les toits du village.

L’origine de ce petit bourg est très ancienne, un établissement thermal existe dès l’Antiquité sur cette terre déjà habitée. L’eau est très importante dans l’histoire de cette commune comme l’indique la légende de la source Saint-Michel.

Selon la légende, saint Michel fit jaillir une source durant une période de grande sécheresse. Depuis l’époque de saint Louis, l’église est placée sous son patronage. La fontaine Saint-Michel existe toujours et n’a jamais tari, dit-on.