Il se dit “naturaliste avant d’être photographe”. Kevin Wimez a grandi à Quiestède près de Saint-Omer où il habite aujourd’hui. “Tout petit, je partais observer des grenouilles, des criquets et des sauterelles dans les marais, raconte t-il. A 20 ans, ses parents lui offrent un appareil photo et c’est le déclic, la découverte magique qu’il peut “figer ces instants dans la nature et les partager. Cette passion pour la nature et particulièrement pour les animaux demande énormément de patience et de connaissance. Il faut savoir se faire oublier des légitimes habitants de la nature et savoir reconnaître les espèces et leurs modes de vie. Malgré la technicité du matériel et le téléobjectif, cela ne nous affranchit pas d’être proches des animaux.”
Portrait de Kevin Wimez
photographe par naturePorte-parole d’Eden 62
Celui qui enchaîne aujourd’hui les expositions en France et les voyages exerce, dans la vie, le métier de responsable de la communication d’Eden 62 depuis plus de 10 ans. Ce métier lui permet de sillonner les espaces naturels du Pas-de-Calais. “Eden 62 gère une soixantaine d’Espaces Naturels Sensibles (ENS) du Département du Pas-de-Calais depuis 1993. Près de 130 agents œuvrent quotidiennement pour protéger, aménager ces espaces naturels et sensibiliser la population à la préservation de ces petits coins de nature.” Cela représente tout de même plus de 6 000 hectares. “Nous avons ici de petits espaces naturels mais ils sont dotés d’une grande diversité avec des plages, des dunes magnifiques, des landes, des terrils, des bois, etc.”
Enfant de l’Audomarois
Parmi ses premiers terrains de jeux : la Réserve naturelle du Romelaëre. La photographie des cormorans en vol depuis l’observatoire a fait partie de ses premiers défis photographiques. “C’est l’un des endroits les plus “sauvages” de l’Audomarois, qui est quand même un territoire urbanisé où une grande partie du marais est cultivé. Je pense aussi à la forêt de Clairmarais, où j’ai aimé photographier des chevreuils quand j’étais jeune et à la Réserve Régionale du Plateau des Landes, avec une végétation atypique liée à la spécificité géologique de cet endroit, inhabituelle dans la région.” Des endroits qu’il faut absolument protéger selon lui pour sensibiliser à la biodiversité et à son absolue nécessité pour l’homme.
Capteur d’instants magiques
Ses dernières aventures l’ont amené sur la trace des phoques de la côte d’Opale, “cela représente deux ans de travail” et sur celles des animaux d’Ecosse, un pays qui le fascine pour son caractère sauvage et le lien très fort que les Ecossais entretiennent avec elle. “Chaque photo a une histoire. J’ai peu de mémoire mais je me souviens exactement de chaque moment où je prends un cliché !”
Le moment rare d’une femelle phoque allaitant son petit, un groupe de macareux moines l’entourant sur l’île de Lunga, la rencontre avec une femelle renard, un animal qui le captive également : ses photos nous donnent l’impression, à nous aussi, de tomber nez à nez avec la nature dans ce qu’elle a de plus authentique, avec souvent beaucoup de tendresse. Jeux d’ombres et de lumières, parfois simple silhouette, ses photos minimalistes ouvrent pourtant la porte d’immenses univers.
Passeur de messages
Exposé au Deux Caps Photos Festival, au Festival de l’Oiseau et de la Nature en baie de Somme, mais aussi en France et en Belgique, Kevin Wimez a une approche de la photographie animalière esthétique mais surtout utile. “Parmi mes mentors, je citerai Vincent Munier, un vrai naturaliste, un aventurier avant d’être un photographe. J’ai un peu la même approche dans l’éthique de travail : je me sers de mes images pour faire de la sensibilisation.
« Son travail photo sur les phoques a servi à l’identification des membres de la colonie. Il donne aussi des conférences. Pour lui, il est urgent de recréer des équilibres entre l’homme et la nature. Un certain sens de l’harmonie que son travail photographique contribue à nous rendre…