Réserve nationale et naturelle des étangs du Romelaëre Clairmarais

Un concentré de nature

La Réserve du Romelaëre

On m’a dit que c’est l’un des plus beaux endroits du Pas-de-Calais pour admirer la nature. La Réserve Naturelle du Romelaëre, située dans les communes de Saint-Omer, Clairmarais et Nieurlet, fait partie de ces petits coins de paradis qui donnent envie de protéger l’environnement. Ici, j’ai découvert des trésors en observant les habitants de ces paysages protégés.

Une réserve pas si naturelle

“Ces étangs ne sont pas naturels”, m’explique le guide d’Eden 62, Jean-Denis Ratier, à l’entrée du site. Pas naturels ? Mais d’où viennent tous ces plans d’eau qui occupent 45 ha des 104 sur lesquels s’étend la Réserve ? “Ils sont nés de l’extraction de la tourbe, 800 000 tonnes ont été extraites ici. Ce combustible était utilisé pour se chauffer”, m’éclaire Jean-Denis. Réserve de chasse, base de loisirs, les lieux sont classés Réserve Naturelle Nationale en 2008.

Ils se découvrent au fil de 3 sentiers très accessibles. C’est parti pour l’exploration, au fil des 4 km du Sentier du Cormoran, au fil d’un agréable chemin sur pilotis.

Savourer une leçon de botanique

Paradoxalement, cette zone humide demande un entretien constant “pour ne pas que le milieu se referme et redevienne une forêt”, explique notre guide. Je ne me lancerai pas dans un inventaire à la Prévert. Si vous aimez les chiffres, l’encadré plus loin est fait pour ça. Mais je me régale à écouter les histoires de l’utriculaire carnivore, de la Cigüe aquatique et de la Gesse des Marais.Ou à observer les couleurs des orchidées.

Quelle diversité de paysages ! Tantôt j’ai l’impression d’être dans une roselière des Pays de la Loire, tantôt dans une petite Camargue. “Le site est intégré au réseau mondial des zones humides Ramsar, indispensables à l’équilibre de la planète. La quantité de biomasse s’approche de celle d’une forêt équatoriale », précise Jean-Denis.

Une sorte d'arche de Noé

“Ici, c’est comme une pochette surprise, on ne sait jamais sur quoi on va tomber”, s’amuse Jean-Denis. Je m’arrête pour écouter le phragmite des joncs chanter. Plus loin, c’est un poussin de grèbe huppé qui se fait entendre.

Voilà une sterne, une hirondelle de mer, et un peu plus loin, grande chance, on apercevra un Butor étoilé, oiseau emblématique des roselières. Au milieu de la balade, un observatoire aménagé m’offre une vue directe sur l’une des plus grandes colonies de cormorans de France. Martin pêcheur d’Europe, Choucas des Tours, canards de toutes sortes : la Réserve Naturelle est une immense volière à ciel ouvert pour 230 espèces d’oiseaux dont de nombreux migrateurs. “Sans compter les poissons et les insectes”, complète Jean-Denis, en s’arrêtant pour photographier un magnifique Machaon.

La grange nature à Clairmarais

Comprendre pour protéger

Pourtant, même ici, la nature est menacée. Changement climatique, impact des activités humaines, urbanisation : le Blongios Nain, le symbole du Parc naturel des Caps et Marais d’Opale a disparu des lieux. On voit moins d’hirondelles et on n’entend plus le coucou. Alors si je devais retenir deux choses de la visite de ce site d’exception, c’est à la fois la beauté et la fragilité de la nature. Et la nécessité de protéger ce patrimoine d’exception.

Alors poursuivez la découverte : La Grange Nature, juste à côté, complètera parfaitement votre balade.